lundi 20 mai 2013

Pourquoi ce blog ?

Tout simplement parce que devoir et nécessité obligent.

  


1 - Le gouvernement français profite du malaise qu'éprouve parfois ou même souvent le "citoyen ordinaire" devant la maladie mentale. Le gouvernement français veut faire croire que les malades mentaux sont des individus dangereux. Il monte en épingle quelques faits divers et excite la population contre les institutions soignantes, il diminue les budgets et s'étonne du manque de suivi.


La majorité des crimes et des homicides sont commis par des «gens normaux». «Il est important de sortir d'une position sécuritaire disant que la criminalité est inscrite dans la maladie mentale. La violence sociale ne doit pas être analysée en terme de psychiatrie» 

Le gouvernement français instaure la peur comme manière d'être, l'autre est d'abord considéré comme une menace : les jeunes font trop de bruit, les vieux sont une charge, l'étranger peut être un terroriste, le malade mental un tueur en puissance et mon voisin un imbécile qui passe sa tondeuse le dimanche matin dès 9heures.


Dans ce monde, où il ne fait plus bon vivre, le malade mental fragilisé par son hypersensibilité, sa difficulté d'exister ne trouve plus sa place. D'ailleurs la sensibilité et l'altruisme tendent à disparaitre au profit d'un individualisme frileux d'auto-protection. L'autre, le fou, qu'on le cache, qu'on l'enferme, qu'on le bourre de médicaments jusqu'à lui faire perdre son pouvoir de penser et de s’autonomiser. 

Alors que la prévention dès l'enfance peut, dans la majorité des cas, éviter une évolution désastreuse, le gouvernement réduit les budgets et impose des normes qui vont parfois à l'encontre de toute logique de soin : petit nombre d'encadrants, augmentation des patients, obligations de résultat dans un délai prescrit, calcul du nombre d'interventions etc... L'enfant se trouve lui même pris dans une logique sécuritaire absurde : tout ce qui peut aider à rendre vivant est peu à peu exclu du champ soignant et éducatif, on n'entre pas dans les cuisines, on ne travaille plus avec tel ou tel outil, c'est tout juste si on autoriserait la pâte à modeler à cause des risques d'étouffement. 

Tout ce qui a fait la richesse de la thérapie institutionnelle tend à disparaitre. Les lieux se ferment, les fonctions se cloisonnent de nouveau.


Tout ce que nous avons pu faire ne serait plus possible aujourd'hui, tout au moins très difficile. 

2 - parce que ce n'est plus l'heure d'écrire un livre, ce que d'ailleurs je n'ai jamais pu faire, mais celle de témoigner et de parler... Celle de lutter encore pour que l'humain ne disparaisse pas de notre existence.

 - parce que je sais que si je ne livre pas ici mes pensées au jour le jour, elles disparaitront comme tant d'autres auparavant dans un fond de tiroir, je ne les retrouverai que des années plus tard comme par hasard et elles n'auront servi à rien ni à personne. 

3 - Je ne prétends pas faire œuvre ni littéraire ni scientifique, simplement parler et témoigner de ce que fut une vie passée à côtoyer la folie sans en avoir peur. Je me répèterai sans doute mais qu'importe, j'ai à rendre à ceux que l'on veut rejeter aujourd'hui, tout ce qu'ils m'ont  apporté, comme ils apportent beaucoup à tous ceux qui veulent bien écouter.

La folie c'est aussi l'art, la poésie une manière d'être au monde

Il ne s'agit pas de faire du romantisme mais de dire : la folie est humaine, trop humaine peut-être et c'est ce qui fait peur.


Maryvonne Leray

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