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mercredi 4 mai 2022

La résilience un outil au service du système et du capitalisme


De la résilience à la résignation et la soumission il n'y a qu'un demi pas


La philosophie a BHL la psychanalyse Boris Cyrulnik. enfin pas vraiment car s'il se dit psychanalyste il n'est plutot pas pour ...

"« Nous n'avons pas accès à l'inconscient avec nos outils de recherche », se défend Cyrulnik, avant d'attaquer : « Je suis contre la secte psychanalytique, clairement oui. La psy est un outil, mais il y en a d'autres. » Regrette-t-il donc d'avoir été lui-même psychanalyste ? Il se tait longuement. « La psychanalyse m'a servi pour l'authenticité de la parole, elle m'a desservi dans ma relation avec les patients. J'ai dû en angoisser beaucoup avec l'idée selon laquelle il ne fallait pas qu'on entende le son de ma voix. » Il poursuit : « Comment voulez-vous que les psys soignent les gosses des favellas ? Vous les imaginez leur disant : "Allongez-vous sur le divan, désormais vous viendrez deux fois par semaine". C'est obscène. La résilience est un processus de retour à la vie. On sort du dogme psy, on va plus loin. » Boris Cyrulnik est sûr de lui. Et de la résilience." 1


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"J'ai dû en angoisser beaucoup avec l'idée selon laquelle il ne fallait pas qu'on entende le son de ma voix."

Voilà une déclaration fort étonnante puisque le psychanalyste n'est pas celui qui ne parle pas mais celui qui dit ce qu'il faut dire au moment où il faut le dire. (Tout un art et peu en sont capables)

Quant à l'angoisse liée au contre transfert, elle est justement ce qui permet à l'analyste de travailler et de comprendre... C'est sans doute parce que le travail sur le contre transfert est si exigeant pour soi même que beaucoup de ceux qui se disent psychanalystes tentent d'y échapper...

lundi 8 décembre 2014

Autisme et Psychanalyse : polémique

par Elisabeth Roudinesco






L'approche psychanalytique des enfants autistes et psychotiques eut pour effet, sur cette lancée - de Margaret Mahler à Frances Tustin, puis de Françoise Dolto à Jenny Aubry ou Maud Mannoni - de les extirper d'un destin asilaire.









Depuis des décennies, la question de la définition et du traitement de l'autisme - déclarée grande cause nationale pour l'année 2012 - est devenue l'enjeu d'une bataille juridico-politique, avec insultes et procès, au point qu'on se demande comment des parents, des thérapeutes (pédiatres, psychiatres, psychanalystes), des députés et des chercheurs ont pu en arriver à ce point de détestation réciproque.


Violemment hostile à Freud, à la psychanalyse et à ses héritiers, la cinéaste Sophie Robert, soutenue par les auteurs du Livre noir de la psychanalyse (Les Arènes, 2005), a été conspuée après avoir filmé, dans un documentaire que l'on a pu regarder sur internet pendant des semaines, des thérapeutes connus pour leur adhésion à une psychologie oedipienne de comptoir. Selon eux, les mères seraient responsables des troubles psychiques de leurs enfants, y compris l'autisme, maladie aux multiples visages. Ces représentants du discours psychanalytique se réclament de Sigmund Freud, de Donald W. Winnicott, de Jacques Lacan ou de Melanie Klein en oubliant une règle élémentaire : les concepts ne doivent jamais se transformer en jugements à l'emporte pièce ou en diagnostics foudroyants. Un concept n'aboie pas.


Il n'est question dans ce film que de mères "crocodiles", "froides", "dépressives" ou incapables «d'expulser de leur corps le rejeton qu'elles n'auraient jamais désiré». Pour les avoir ridiculisés en montant des séquences à charge, Sophie Robert a été poursuivie devant les tribunaux par trois d'entre eux qui ont obtenu que les passages les concernant soient retirés du film (jugement rendu par le tribunal de Lille, le 26 janvier 2012). Elle a aussitôt interjeté appel de cette décision de justice qui ne change rien au problème de fond, puisque la vulgate de la "mère pathogène" et de la loi nécessaire "du père séparateur" est bel et bien présente dans le discours psychanalytique contemporain. Et c'est en son nom qu'une partie de la communauté psychanalytique française est entrée en guerre en 1999 contre les homosexuels désireux d'adopter des enfants tout en s'opposant, du même coup, aux nouvelles pratiques de procréation assistée, et plus récemment encore à la gestation pour autrui (GPA, "mères porteuses"). Ce discours, fondé sur la naturalisation de la famille et de la différence des sexes, a été critiqué par les féministes, les sociologues, les anthropologues, les philosophes et les historiens de la famille : notamment Elisabeth Badinter.


Méconnaissant l'évolution des moeurs et les progrès de la science, voilà que ces praticiens - qui ne représentent en rien l'ensemble des cliniciens d'orientation psychanalytique - sont à leur tour interpelés par la loi en la personne d'un député UMP du Pas-de-Calais, Daniel Fasquelle, président du groupe d'études parlementaires sur l'autisme, qui s'apprête à déposer devant le Parlement une proposition de loi visant à abolir toute approche psychanalytique dans l'accompagnement des enfants autistes.


Que s'est-il donc passé en France pour qu'un élu de la République en vienne à croire qu'une question scientifique puisse être résolue par des poursuites judiciaires? Après les lois mémorielles restreignant la liberté de penser des historiens, verra-t-on des juges pourfendre la doctrine freudienne devant des tribunaux?