De la résilience à la
résignation et la soumission il n'y a qu'un demi pas
La philosophie a BHL la
psychanalyse Boris Cyrulnik. enfin pas vraiment car s'il se dit
psychanalyste il n'est plutot pas pour ...
"« Nous n'avons pas
accès à l'inconscient avec nos outils de recherche », se défend
Cyrulnik, avant d'attaquer : « Je suis contre la secte
psychanalytique, clairement oui. La psy est un outil, mais il y en a
d'autres. » Regrette-t-il donc d'avoir été lui-même psychanalyste
? Il se tait longuement. « La psychanalyse m'a servi pour
l'authenticité de la parole, elle m'a desservi dans ma relation avec
les patients. J'ai dû en angoisser beaucoup avec l'idée selon
laquelle il ne fallait pas qu'on entende le son de ma voix. » Il
poursuit : « Comment voulez-vous que les psys soignent les gosses
des favellas ? Vous les imaginez leur disant : "Allongez-vous
sur le divan, désormais vous viendrez deux fois par semaine".
C'est obscène. La résilience est un processus de retour à la vie.
On sort du dogme psy, on va plus loin. » Boris Cyrulnik est sûr de
lui. Et de la résilience." 1
***
"J'ai dû en
angoisser beaucoup avec l'idée selon laquelle il ne fallait pas
qu'on entende le son de ma voix."
Voilà une déclaration
fort étonnante puisque le psychanalyste n'est pas celui qui ne parle
pas mais celui qui dit ce qu'il faut dire au moment où il faut le
dire. (Tout un art et peu en sont capables)
Quant à l'angoisse liée
au contre transfert, elle est justement ce qui permet à l'analyste de
travailler et de comprendre... C'est sans doute parce que le travail
sur le contre transfert est si exigeant pour soi même que beaucoup
de ceux qui se disent psychanalystes tentent d'y échapper...
« Nous n'avons pas accès
à l'inconscient avec nos outils de recherche »
ah bon ... les rêves, le
langage ne sont-ils pas ces outils ? Je l'inviterai à lire le
formidable livre de Donald Meltzer : Le monde vivant du rêve
Mais la résilience a
pignon sur rue, elle permet de régler le problème une bonne fois
pour toute et basta ... la résilience est à la mode... on laisse le
passé derrière soi et on avance... Bien sur on oublie que ce passé
peut resurgir n'importe quand et n'importe comment et ce, de manière parfois dramatique ... cette histoire que nous sommes sans cesse appelés à répéter...
Comment voulez-vous que
les psys soignent les gosses des favellas ? Vous les imaginez leur
disant : "Allongez-vous sur le divan, désormais vous viendrez
deux fois par semaine" C'est obscène."
C'est ce monsieur qui est
obscène, aucun psychanalyste digne de ce nom ne fera jamais ça. La
Psychanalyse c'est d'abord avant tout une qualité d'écoute ...
d'écoute de la misère et de la souffrance ... le bon psychanalyste
est celui qui est capable d'aller jusqu'à la limite de sa propre
souffrance, de supporter l'insupportable dit Winnicott... et c'est
terrible.
Sans doute la psychothérapie institutionnelle de Jean Oury et François Tosqueles n'intéresse pas Cyrulnik. (2)
Sans doute la psychothérapie institutionnelle de Jean Oury et François Tosqueles n'intéresse pas Cyrulnik. (2)
François Tosquelles - Lucien Bonnafé - Jean Oury (cliquez sur l'image pour agrandir) |
La résilience n'est pas
loin du refoulement, la psychanalyse, elle, ne met pas le passé
derrière , elle l'épuise le vide de son pouvoir maléfique...
Je ne suis pas moi non
plus une adepte de la secte psychanalytique, je n'y suis pas entrée,
mais j'ai su pratiquer l'écoute analytique près des plus
défavorisés, enfants, pas des favellas mais de nos propres
banlieues...
La psychanalyse qui ne se
contente pas de la facilité mais contribue à faire des hommes
libres qui pensent par eux mêmes a un aspect beaucoup trop subversif
pour être supportée par le capitalisme qui veut des êtres soumis
aussi bien à leur pulsions qu'à l'ordre établi.
Aujourd'hui n'importe
quel psychiatre, psychologue qui a suivi quelques séances de
psychanalyse finira par se dire psychanalyste et le désastre devient
grand... Plus qu'une science la Psychanalyse est un art... un art
difficile et dangereux pour qui le pratique sans discernement... mais
un outil de libération pour qui le pratique courageusement sans peur
d'affronter la souffrance d'autrui qui lui renvoie en miroir sa
propre souffrance.
Maryvonne Le Gland Leray
Notes
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